Cette année, nous fêtons les 30 ans de la compagnie Démodocos et, dans le cadre du spectacle La Naissance des jeux, nous proposons la 1e Olympique de Pindare, créée en -476, l’année de la victoire de Hiéron de Syracuse à la course de chevaux. Nous fêterons donc les 2500 ans de cette victoire aux Jeux Olympiques et les 2800 ans de la fondation des mêmes Jeux, célébrés en l’honneur de Zeus ! Comme de bien entendu, les choreutes chanteront le grec ancien de Pindare mis en musique par François Cam et dont Fantine Cavé-Radet a écrit la chorégraphie. Votre serviteur a déployé tous ses efforts pour la traduire d’une façon qui soit rythmiquement superposable aux strophes grecques. Les aèdes scanderont, chanteront, danseront : si vous n’avez jamais entendu une ode de Pindare, c’est l’occasion ou jamais… Et en première partie, deux aèdes viendront dire la course de chars proposée par Achille en l’honneur de son compagnon défunt Patrocle (23 mars). Une quarantaine de jeunes d’une classe de collège de Jacques Decour viendront même se frotter à la scansion pour accompagner les aèdes le 27 mars.
Pour rester en phase avec notre malheureux siècle, nous proposons une Anthologie du désastre d’après les Anciens. Après un sauvetage chez Eschyle, dans le Prométhée, les hommes ont proliféré, d’où les souffrances de la Terre. Zeus a voulu la soulager de ce fardeau en lançant la guerre de Troie. Renaîtrons-nous pour un nouveau cycle ? Perséphone enlevée précipitera-t-elle le monde des dieux et des hommes dans la famine ? Reverrons-nous les races d’Hésiode se succéder jusqu’à la cinquième ? Un cataclysme, nouveau déluge inondant la terre, ou pandémie pestilentielle athénienne, évoquée par Thucydide, et par Lucrèce dans les hexamètres de notre cher Guillaume Boussard, emportera-t-il l’humanité fragile et insensée ? (23 mars)
La poésie reste à l’honneur avec Homère, car les aèdes dont la mémoire aura résisté depuis le marathon intégral 2023 viendront scander leur chant odysséen (30-31 mars), mais auparavant nous aurons consacré une soirée chantée et dansée sur la lyre-tortue, aux poèmes de Sappho le 21 mars, puis, le lendemain, une autre soirée où Aymeric Münch lèvera le voile sur les secrets de sa traduction de Virgile en hexamètres.
Le théâtre sera là, avec Antigone de Sophocle (27 mars), les Bacchantes d’Euripide (28 mars) et les Perses d’Eschyle (29 mars).
Le théâtre, grâce aux amis Hugues Badet, Philippe Cotten et Stéphane Poliakov, s’emparera de Platon, dont il réactivera la dialectique à travers Euthyphron (30 mars) et Ion (31 mars) !
Et une soirée en images sera proposée par un étudiant passionné de Platon et de langue grecque : ce sera Protagoras (18 mars).
D’autres surprises vous attendent. Bonnes Dionysies 2024 !
Philippe Brunet,
directeur artistique des Dionysies