Dionysies thébaines…

Bacchantes, Œdipe roi, Sept contre Thèbes, Antigone, Amphitryon : ces cinq pièces d’Euripide, Sophocle, Eschyle, Sophocle et Plaute ont un point commun, se passer à Thèbes, dans la ville fondée par Cadmos le phénicien, dans cette Béotie toute proche d’Athènes et si étrange à la fois. Peuplée de dragons, de sphinx et de satyres, nourrice de guerriers sortis de son sol, ceinte de remparts à sept portes élevés par la lyre d’Amphion, la ville de Thèbes nous parle des profondeurs du mythe. Dionysos et Héraclès y naissent. Œdipe y revient malgré lui. Les armées de son fils Polynice l’assiègent. Antigone défie ses lois. Sosie y croise son double dans la comédie romaine de Plaute.

Un jour l’Histoire la rattrape. Alexandre le Grand investit la Thèbes historique, tue ses habitants ou les réduit en esclavage et rase ses murs immémoriaux, n’épargnant que la maison du poète Pindare.

La cité meurt. Mais survit par sa légende.

Et revivra aux Dionysies, du 21 au 29 mars 2014, dans les cinq pièces du cycle thébain, dans des récitals (Pythique de Pindare, Roman de Thèbes à la cour d’Aliénor d’Aquitaine), et des lectures dramatisées (Pausanias, Diodore de Sicile, Naissance de la tragédie de Nietzsche). Homère n’en sera pas absent. Et pour mieux comprendre les destinées humaines, une journée d’études et d’ateliers sera consacrée à interroger les étoiles, de Ptolémée à Galilée.

Philippe Brunet

du 21 au 29 mars

Salle des Cordeliers (Paris)

affiche Dionysies 2014

Par le Théâtre Démodocos

Créations
  • Œdipe roi de Sophocle
  • Les sept contre Thèbes d’Eschyle
Reprises
  • Les Bacchantes d’Euripide
  • Amphitryon de Plaute
  • Antigone (à Bactres) de Sophocle
  • En clôture du festival, la compagnie Demodocos a joué la trilogie Thébaine : Œdipe roi – Les sept contre Thèbes – Antigone
Autres spectacles, animations, ateliers, conférences …
  • « E pur si muove… » (Et pourtant elle bouge…) d’après Galilée, par la troupe italophone de la Mascareta.
  • La naissance de la tragédie (H. Badet, S Poliakov)
  • Récital Homérique
  • La naissance de Thèbes
  • Le monde selon Ptolémée
  • Le roman de Thèbes (N. Lakshmanan)
  • L’épreuve de l’arc, Homère
  • Enseigner les langues, les arts, les sciences par la kinesthésie (PRES Sorbonne-Universités)
  • Alexandre contre Thèbes et Première Pythique de Pindare

Ouverture des Dionysies par François Weil, chancelier des Universités

Invocation à la Muse, tirée de l’Iliade d’Homère, chant II, par Philippe Brunet et le Choeur des Homérides

« Nous ne prendrons jamais Troie la ville aux larges ruelles. » C’est en affichant son désespoir que le roi Agamemnon, chef des armées achéennes, a réussi à retourner la situation. Sur le point de s’enfuir, de mettre leurs barques à la mer, Ulysse aidé par Athéna relance la foule désespérée vers son but.

Crise des langues anciennes ? Désaffection des études classiques ? Et si au creux de la vague se préparait en fait l’avenir ? Démodocos, depuis 18 ans, travaille en profondeur, dans ses laboratoires, ses ateliers et ses spectacles, à réactiver une pédagogie de la langue ancienne, vive bien plutôt que morte, vivante, au carrefour des arts de l’écriture et de la scène. Traduction, poésie rythmée, mise en scène articulant mémoire et présent, composition musicale, chorégraphie, théâtre, refondation du répertoire et des méthodes d’appréhension des textes : c’est à une nouvelle appréciation, pour aujourd’hui, des fondamentaux de notre culture que le festival des Dionysies nous invite à revenir.
En liaison avec les enseignants des universités, lycées et collèges, et même des écoles primaires, avec les artistes jeunes et moins jeunes qui font la troupe depuis 1995, dans ses expériences, dans cette transmission qu’est l’art de la Muse antique, ils désirent, sans cloisonnement stérile, réconcilier théorie et pratique, recherche et art, histoire et recréation. Et que soit levé le tabou du silence qui pèse sur les lettres anciennes.

Démodocos, association soutenue par le Ministère de l’Education Nationale, a reçu l’aide de l’université Paris-Sorbonne et de l’association Sauvegarde des Enseignements Littéraires (SEL) pour l’organisation des Dionysies et remercie le président de l’université Pierre et Marie Curie d’avoir permis, in extremis, malgré les travaux qui ont lieu dans la rue, que se tienne cette année encore la VIIIe édition du festival au Réfectoire des Cordeliers (pour la 7e année consécutive, depuis que la Mairie de Paris a mis le lieu à la disposition des universités).
Démodocos remercie Mme Roseline Bigot, directrice du Réfectoire, pour son dévouement et sa générosité. Dans cette année de difficulté, de démarrage très tardif de la campagne de presse, Démodocos salue les enseignants, les chercheurs du PRITEPS, les artistes, les étudiants de l’atelier Choeur et théâtre antique de Paris-Sorbonne, le public pour tous les messages d’encouragement et de solidarité reçus.