Antigone de Sophocle
à Bactres
durée : 1h30
Joué sans interruption depuis 2006, dont trois fois à Avignon, ce spectacle ne cesse de tourner dans différentes versions masquées devant un public toujours renouvelé. Mystère de cette pièce à part dans le répertoire tragique : fascination du personnage de la jeune fille confrontée à la mort de son frère, sentiment d’horreur devant l’irrespect des morts et la confusion des règnes voulus par Créon. L’acteur japonais Yoshi Oida avait conseillé à Philippe Brunet, après la première, de continuer à jouer et transformer ce spectacle pendant dix ans. Ce sera donc la huitième année. Mais pourquoi s’arrêter ? On joue bien la Cantatrice chauve depuis 50 ans…
Juchée sur ce radeau, la compagnie de théâtre antique Démodocos laisse dériver ses chants thébains et ses danses par la route de tous les rêves et aussi de toutes les guerres. Vêtus de costumes afghans, les six comédiens jouent avec des masques inspirés de l’Antique (de Christina Buley-Uribe). Non sans laisser parfois entrevoir leur véritable visage… Antigone brave le décret du nouveau tyran, Créon ; elle enterrera son frère en dépit de l’interdit. Prise sur le fait, elle brave le tyran, lui jette au visage ses vers en grec ancien, ce qui accroît la colère de Créon. Le vieillard du Choeur oscille entre la déploration, la prise de parti en faveur de l’un ou de l’autre, la contemplation des malheurs qui frappent les Labdacides, et la transe dionysiaque.
Traduction et mise en scène de Philippe Brunet, musique de François Cam.
Avec Fantine Cavé-Radet, Susie Vusbaumer, Daniel Rasson, Nicolas Lakshmanan, Henrri de Sabates, Gaspard Brunet. . Tréteaux réalisés au Théâtre de l’Epée de Bois par la compagnie Jolie Môme. Danses introduites en 2011 pour les Dionysies.